Interview: SHAMA

A l'occasion de la sortie de son EP "METAMORPHOSIS", Univers Musique Medias a souhaité poser quelques questions à SHAMA.

Découvrez entre autres son univers et ses projets.

photo faite par FannyParis

UMM: Peux-tu te présenter?

Shama: Je viens de Nantes. Je suis chanteuse dans le groupe «MOJA» et aujourd’hui, j’ai un projet en solo. Mon premier EP Metamorphosis vient de sortir.

UMM: Pourquoi ce choix du nom de scène?

Shama: C’était un 31 octobre. J’ai trouvé ce nom là et il n’est pas sorti de ma tête. J’ai fait des recherches pour trouver les significations possibles de ce nom.

C’est également le nom d’un oiseau en Inde qui est connu pour son chant. Il y avait beaucoup de signes et je voulais quelque chose de simple et facile.

C’est aussi une allusion au chamanisme qui est un domaine qui me touche beaucoup.

UMM: Comment qualifierais tu ta musique?

Shama: Ho là là, c’est dur (sourire)

C’est de la musique world, electro avec des touches de trip hop.

Je ne me mets pas beaucoup de frontières, pas de cases. Je suis très sélective dans la musique que je veux faire. La diversité de mes influences définit mon univers.

UMM: Pourquoi avoir choisi de chanter en anglais?

Shama: C’est la langue qui vient naturellement quand j’écris un morceau. C’est le meilleur support pour la composition et l’écriture de mes titres.

J’y trouve beaucoup plus de sens qu’en écrivant en français qui est ma langue natale mais qui est n’est pour moi pas naturelle pour la musique, la composition et l’écriture.

Le message peut passer quelle que soit la langue utilisée.

J’ai fais du chant intuitif. C’est un chant où il n’y a pas de langue, ce sont simplement des mots qui viennent.

La musique est importante tant au niveau musical que textuel.

Les sonorités et la raisonnante de l’anglais viennent mieux servir ma musique pour le moment.

UMM: Comment qualifierais-tu ton EP Metamorphosis?

Shama: J’ai commencé à écrire au moment du confinement. J’étais avec mon groupe «MOJA».

Nous avons sorti un dernier EP en 2020 au moment du premier déconfinement.

J’ai eu un passage forcé sans concerts. A ce moment là , je me suis enfermée dans mon homestudio et j’ai commencé à faire de la musique, pas pour MOJA, pas pour un projet, juste pour moi sans stratégie.

J’ai commencé à composer et après quelques morceaux, j’ai trouvé quelque chose de commun entre les compositions. Un univers s’est dessiné.

Des amis musiciens de mon entourage étaient là et on en a discuté. Mathieu LAGRAULA, guitariste et musicien nantais m’a dit: «je veux bien t’aider, passe à la maison, nous écouterons tes maquettes». C’est la première personne à avoir écouté le projet. Il l’a étoffé, surtout au niveau instrumental avec des instruments dont je ne sais pas jouer comme la trompette par exemple.

Je ne savais pas qui contacter pour la partie production. Comme j’avais de expérience avec MOJA, je ne voulais pas être toute seule dans le process de création.

Je suis en autoproduction et j’ai financé le projet en partie avec mon association «ART BEAT», servant aussi de micro label.

On me parle d’un certain Antoine HELBERT, musicien nantais, que je ne connaissais pas personnellement. Je suis allée le voir et je lui ai demandé son avis. L’idée de la création d’un EP est venue.

J’ai choisi ces cinq chansons pour l’EP car elles se sont les plus abouties et chacune raconte une histoire avec un lien entre chaque morceau. Il y a aussi Anthony DENEUFVE pour la partie mixage.

Le nom de l’EP est le nom d’une des chansons qui le compose car pour moi c’est une étape. Cet EP ouvre à quelque chose, comme une éclosion.

UMM: Tes sources d’inspirations?

Shama: Le groupe new age DEAD CAN DANCE avec une chanteuse incroyable. C ’est une musique du monde, très renseignée et aux diverses influences.

Il y a aussi MORCHEEBA, MASSIVE ATTACK et le groupe IBEYI.

UMM: Comment crées-tu ta musique?

Shama: Pour ce projet, un morceau est égal à une histoire, une émotion. Quelque chose à part entière.

L’envie et le besoin de parler de quelque chose, c’est quasiment thérapeutique. J’apporte une ligne mélodique, un chant et la ligne conductrice se forme.

Je choisis une rythmique, des sons assez particuliers ou alors assez éléctro pour faire rencontrer des mondes musicaux.

J’accorde une place importante à la voix. Pour moi, c’est un instrument et j’imagine beaucoup d’harmonies vocales.

UMM: Tu es chanteuse dans le groupe Moja, quelle sont les différences entre une carrière en groupe ou en solo?

Shama:Pour la partie groupe, ça permet de se reposer sur les autres, d’avoir une synergie, mais ce n’est pas tout le temps facile. La sensation de création à plusieurs c’est super.

Seule, c’est très bien aussi. Il y a une liberté,une autre vision des choses.

Etre responsable de tout et de faire ses propres choix, sans avoir de comptes à rendre et de barrières.

UMM: Les moins et les plus du métier d’artiste?

Shama: Les moins: C’est un métier difficile avec la situation actuelle. Ce n’est pas facile aujourd’hui de défendre un projet émergeant, de se faire connaître, d’avoir des programmations sur les festivals car ll y a moins en moins de moyens. Le côté économique est aussi compliqué, je pense qu’il faut un plan B et beaucoup d’énergie.

On ne connaît que la partie émergée de l’iceberg. En dessous, il y a plein d’artistes indépendants ou en petit label qui tentent d’exister et de se faire une place.

Les plus: C’est la passion, le feux, le bonheur: chanson, album, concert.

Je ne me vois pas faire autre chose.

UMM: Prochains projets?

Shama: Aller sur scène. Il y a des dates de prévues pour cet été avec quelques festivals ainsi que des "résidences".

Je veux faire découvrir le projet au public et aux programmateurs.

UMM: Vos artistes du moment?

Shama: J’ai découvert un groupe français, San Salvador. C’est un groupe qui chante en patois, c’est une petite claque!

UMM: Un artiste à mettre en avant sur scène?

Shama: J’ai envie de parler d’un artiste, qui est un joueur de handpan et qui s’appelle Quentin MOREAU.

Propos recueillis par: Joanna